Quelques maires qui se sont succédés à la tête de la Commune...
GRANGE Christian | élu de 2008 à 2014 |
VUILLERMET Gérard | élu de 2001 à 2008 |
ROL Cyrille | élu de 1983 à 2001 |
SAVOYE Adrien | élu de 1977 à 1983 |
MAGNIN Jean-Baptiste | élu de 1971 à 1977 |
ROL Cyrille | élu de 1968 à 1971 |
PHILIPPE Pierre | élu de 1966 à 1968 |
MAGNIN Jean | élu de 1965 à 1966 |
GRANGE Emile | élu de 1949 à 1965 |
MICHELLAND Jean Généreux | élu de 1947 à 1949 |
MARTIN Alexandre | élu de 1944 à 1947 |
MICHELLAND Jean Généreux | élu de 1943 à 1944 |
FALCOZ Etienne Jean Baptiste | élu en 1943 pour 3 mois |
MICHELLAND Jean Généreux | élu de 1938 à 1943 |
MAGNIN Jean | élu de 1933 à 1938 |
POMMIER Nicolas | élu de 1925 à 1933 |
GIRAUD Jean Nicolas | élu de 1908 à 1925 |
MAGNIN Vincent Alexis | élu de 1896 à 1908 |
GIRAUD Cyrille | élu de 1886 à 1896 |
GALLICE Cyrille Jean Baptiste | élu de 1884 à 1886 |
MAGNIN Nicolas Jean Baptiste | élu de 1879 à 1884 |
MAGNIN Bonaventure | élu de 1876 à 1879 |
MAGNIN Cyprien | élu de 1871 à 1876 |
GIRAUD Jean Antoine | élu de 1870 à 1871 (provisoire) |
MAGNIN Nicolas Jean Baptiste | élu en 1870 pour 3 mois (provisoire) |
MAGNIN Nicolas Jean Baptiste | élu de 1865 à 1870 |
GIRAUD Jean Antoine | élu de 1860 à 1865 |
Les quatre martyrs du Télégraphe
Le 23 août 1944 une colonne Allemande remonte à pied et les armes à la main, depuis Saint-Michel-de-Maurienne, les pentes du Télégraphe.
Leur mission est de couper la communication avec le Galibier car c'est de là que sont susceptibles d'arriver des automitrailleuses de l'armée américaine. Or les allemands sont dans la nécessité de protéger leurs troupes qui, en retraite, remontent la vallée de la Maurienne pour trouver une échappatoire vers l'italie.
Des habitants de Valloire, de Saint-Michel-de-Maurienne et de Valmeinier regroupés en curieux près du tunnel surveillent la lente montée des troupes de l 'occupant. Celles-ci arrivent au tunnel vers 17 heures, et de nombreux spectateurs, prudents, rebroussent alors chemin vers le village du Col et le Chef-Lieu. Toutefois, une dizaine d'hommes, de femmes et de jeunes restent sur place.
Les Allemands pour faire comprendre aux Français qu'ils doivent se rendre, lèvent les bras en l'air. Un quiproquo s'installe et les civils, pensant que les soldats veulent se rendre, s'approchent. Les journées précédentes on avait en effet vu des Russes enrôlés dans l'armée allemande, déserter avec leurs armes pour gagner le maquis des Rochilles. Mais ce jour-là il en est autrement : les Allemands arrêtent tout le monde. Les femmes et les enfants après avoir été interrogés sont relâchés, ceux qui avaient des jumelles se les voient confisquées.
Mais hélas quatre hommes sont gardés prisonniers :
- CHAUDRON Olivier et SOMNY Eugène qui étaient des militaires du 71ème BAF d'origine d'ALSACE-LORRAINE, et qui avaient dû quitter MODANE après le bombardement, s'étaient réfugiés au village du Col avec leurs familles. Ce jour-là ils étaient évidemment en civil et sans armes,
- OLLIER Polysippe, employé SNCF à LYON revenu à la maison natale, au Col, à cause des évènements,
- TRENTE Valentin, père de famille, entrepreneur de transports à Saint-Michel-de-Maurienne.
Ces hommes avaient, pour le plus jeune 30 ans et le plus âgé 43 ans.
La population demeura sans nouvelle des quatre captifs.
Le soir du 23 août un détachement du maquis qui revenait de la Saussaz, vers minuit, passant aux Trois-Croix entendit des cris. Les Allemands devaient alors torturer et questionner les quatre français. Des habitants d'Albanette entendirent, eux aussi, ces cris.
Le lendemain, 24 août, l'occupant brûlait l'infirmerie des bâtiments du Télégraphe. Un cordon de troupes surveillait l'incendie. Aux questions du Maire et de Monsieur le Curé qui s'inquiétaient de la disparition des quatre hommes, l'autorité allemande répondit qu'ils avaient été relâchés. La Croix Rouge de Genève et la Chancellerie du Nonce Apostolique de Paris obtinrent la même réponse.
Ce n'est qu'au printemps suivant, le 26 avril 1945, lors des travaux de l'établissement de la route, depuis le tunnel jusqu'à la crête du Télégraphe, que l'on découvrit dans les décombres, des ossements. Le 29, c'était un dimanche, on poursuivit les recherches. Des lits militaires calcinés furent extraits des décombres, des ossements humains y étaient attachés par des fils de fer. On imagine le supplice et la fin horrible des quatre français.
Les restes de ces quatre martyrs furent transportés à la Mairie de Valloire en présence du Docteur LAROCHE.
Des funérailles solennelles eurent lieu à l'église de Valloire le 04 novembre 1945, et l'inhumation s'est faite le même jour au cimetière de Saint-Michel-de-Maurienne.
Voici, sobrement retracée, l'histoire tragique du Télégraphe. Soixante ans après nous sommes toujours scandalisés par ces évènements d'une sauvagerie et d'une bestialité que rien ne peut excuser. Ni la peur des troupes ennemies pressentant leur prochaine défaite ; ni le désir de vengeance de soldats, sans doute eux-mêmes éprouvés par les coups de main efficaces de la résistance française.
Les guerres, toutes les guerres,
Les combats, tous les combats,
Les conflits, tous les conflits
ont ainsi des heures qui sont une injure à l'humanité.
Une cérémonie, chaque année, le 23 août, a comme simple vertu d'entrenir notre mémoire, et d'expliquer aux jeunes générations que la Paix est le bien le plus précieux de notre planète. Ce lieu historique où nous nous recueillons, et au-delà des souffrances dont il témoigne, doit par ses ruines pathétiques demeurer un jalon sur le chemin pacifique des hommes.